
« La fille mal gardée » – Ballet pantomime de Jean Dauberval – Une version de Frederick Ashton – Chorégraphie Jean-Pierre Gasquet – A l’Opéra Garnier, Paris, jusqu’au 1er avril 2024.
Le ballet pantomine « la Fille mal gardée » a été créé en 1789 par Jean Dauberval sous le titre de ‘le Ballet de la paille ou il n’y a qu’un pas du mal au bien’. C’est la version chorégraphiée par Frederick Ashton à Covent Garden en 1960, qui est présentée au Palais Garnier pour ce ballet considéré comme l’un des joyaux du répertoire de la danse. Remonté cette saison sous la supervision de Jean-Pierre Gasquet, cet enchantement scénique promet de séduire le spectateur, petit comme grand et même le plus récalcitrant, par sa grâce et sa légèreté. C’est une version raffinée et pleine d’humour qui fait danser un coq et ses poules, les vieilles dames et les parapluies.
Il s’agit d’une histoire d’amour entre Lise et Colas un jeune paysan. La mère de Lise, mère Simone, surveille les fréquentations de sa fille mais parfois sa fille réussi à échapper à son attention. Lise et Colas sont amoureux et veulent se marier mais mère Simone a d’autres ambitions maritales pour sa fille en la personne d’Alain, le fils d’un grand propriétaire vinicole Thomas.
Ce ballet allie merveilleusement la danse classique et l’humour. Il est idéal pour initier un enfant au plaisir du ballet avec une galerie de personnages irrésistibles et hauts en couleur. Les scènes comiques se succèdent tout au long de la représentation, apportant une légèreté bienvenue. L’expressivité des danseurs est valorisée par la chorégraphie.
Sur le plateau, Guillaume Diop campe un Colas virevoltant qui possède une aura à laquelle Léonore Baulac, qui incarne Lise, ne peut résister. Ces deux là dansent en parfait accord mais néanmoins le charisme de l’étoile Guillaume Diop fait légèrement pâlir celui de Léonore Baulac tellement il est brillant et prend admirablement bien la lumière quelque soit la situation. La prestation de Simon Valastro, grimé en mère Simone est fortement applaudie par le public, il faut dire qu’il ne ménage pas ses efforts pour surveiller sa fille et ses déplacements et chorégraphies captivent notre attention. Ovation aussi pour Antoine Kirsher qui joue le prétendant Alain. Son sens de la rupture allié à une belle technique nous permettent de rire et d’apprécier la virtuosité de ses acrobaties. Jean Baptiste Chavignier est le père d’Alain avec son air sur du lui et sa démarche si caractéristique. Rubens Simon est le danseur à la flute qui apporte légèreté et convialité à chacune de ses apparitions. La musique de Louis- Joseph-Ferdinand Hérold, arrangée par John Lanchbery, avec ses mélodies rythmées et ses trilles semblables à un babillage d’oiseaux est en accord avec la danse. Les décors, costumes et lumières complètent harmonieusement ce tableau magnifique.
En résumé, ce ballet c’est la grâce et la fraicheur réunies.
Valérie Leah