« LES PALMES DE M. SCHULTZ », PIERRE ET MARIE CURIE DÉRIDÉS

Les Palmes de M. Schutz ©Isabelle De Beir (4)

Les Palmes de M. Schultz – texte de Jean-Noël Fenwick – mise en scène Cécile Florin –  au Théâtre Royal des Galeries, à Bruxelles jusqu’au 7 avril 2024. 

Une magnifique salle de théâtre, un décor bluffant, des sons et lumières sublimant le tout, des comédiens brillants -particulièrement Benoît Van Dorslaer) et le rire du public. Céline Florin signe sa première mise en scène dans « Les Palmes » avec maestria. Le spectacle raconte l’histoire de Marie Curie – femme scientifique défiant son époque- et son époux Pierre. Une pièce féministe, dans l’air du temps… Jean-Noël Fenwick, son auteur, retrace le parcours des Curie dans un style particulier, librement inspiré, déridé.

Affronter le patriarcat en Pologne, à Paris… n’est pas chose aisée à l’époque… En est-il autrement de nos jours ? Jean-Noël Fenwick ravive les luttes de la jeune polonaise. « Un exemple dans l’histoire de l’humanité, d’un homme et d’une femme ayant gravi, mains dans la main, à égalité, la pyramide du génie » souligne l’auteur au Théâtre RdG « choqué de constater la conservation dans les mémoires d’une image triste de ces deux amoureux, une vie que l’on imagine austère, inventant la radioactivité, confinés dans un hangar à l’écart du monde ».

Le pari est fou. « Le cadre historique général auquel fait référence la pièce est authentique, ainsi que le côté scientifique, mais les périphéries humoristiques qui entourent leurs travaux sont totalement inventées », précise encore Fenwick. On peut dire, sans détours, que c’est un succès.

Le synopsis : M. Schultz (brillamment interprété par Benoît Van Dorslaer), rêve de reconnaissance, et il entend bien faire respecter coûte que coûte le délai qu’il impose à Pierre Curie (l’excellent Alexis Goslain) et Gustave Bémont, dit Bichro (le très amusant Frédéric Nyssen) pour faire une découverte majeure et lui permettre ainsi d’obtenir les prestigieuses Palmes Académiques, non sans tenter de leur extorquer des communiqués. Pour se faire, il n’hésite pas, à les menacer -alors que l’hiver bat son plein- à ne plus leur fournir de charbon pour le poêle s’il n’obtient ce qu’il désire.

Dans le laboratoire de l’École de Physique et Chimie à Paris dont le Directeur n’est autre que le M. Schulz en question, Pierre et Gustave s’affairent tant bien que mal à leurs recherches. Mais Gustave a d’autres préoccupations: il souhaite, avant tout, se faire plus d’argent et est quelque peu indiscipliné.

Afin de booster le rendement du laboratoire qu’il estime insuffisant et qui, selon lui, coute cher à l’école, M. Schulz va présenter une étudiante polonaise aux deux compères, Marie Sklodowska (la pétillante Audrey D’Hulstère) afin d’intégrer l’équipe du laboratoire et aider les deux scientifiques dans leurs travaux.

Entre M. Schulz, le Recteur de Clausat (le très drôle Marc De Roy) qui s’évertuent à mettre la pression aux trois scientifiques et l’amusante et rafraîchissante Georgette (Catherine Decrolier) qui rapporte les ragots du quartier (entre autres) Pierre et Marie vont tomber amoureux, se marier et faire une découverte extraordinaire qui va changer leur vie : le radium !

Quatre Molière, plus de mille représentations, adaptée dans 21 pays, Les Palmes de M. Schulz, une pièce créée en 1989 par Jean-Noël Fenwick, traduite dans plusieurs langues, un triomphe « public et critique », réjouissant, pertinent, drôle et intelligent, un vrai moment de détente à découvrir jusqu’au 7 avril 2024 au Théâtre Royal des Galeries à Bruxelles !

Julia Garlito Y Romo

Photo © Isabelle De Beir 

Comédiens : Audrey D’Hulstère (Marie Curie) ; Alexis Goslain (Pierre Curie) ; Frédéric Nyssen (Gustave Bémont dit Bichro) ; Catherine Decrolier (Georgette) ; Benoît Van Dorslaer (Rodolphe Schutz) ; Marc De Roy (Recteur de Clausart). Mise en scène : Cécile Florin ; costumes : Béatrice Guilleaume ; assistant : Hugo Gonzalez ; création lumières : Laurent Comiant ; décor sonore : Laurent Beumier.

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