UN « DON QUICHOTTE » QUI EXALTE LE BALLET DE L’OPERA DE PARIS

don_quichotte_252b3d2716

Don Quichotte – Chorégraphie et mise en scène Rudolpf Noureev d’après Marius Petipa sur une partition de Ludwig Minkus – Danseurs de l’Opéra de Paris – A l’Opéra Bastille jusqu’au 24 avril 2024.

Sur une partition de Ludwig Minkus, Don Quichotte de Marius Petipa est créé au Bolchoï en 1869. Mais c’est seulement à partir des années 60 que ce ballet devient populaire chez nous grâce à la réinterprétation de Rodolf Noureev.

Don Quichotte rêve de Dulcinée et croit qu’il doit devenir chevalier errant, il part alors en quête, accompagné par Sancho Pança qu’il a sauvé de la vindicte de ses voisines. Dans le même temps, Kitri et Basilio sont amoureux mais Lorenzo, le père de Kitri nourrit d’autres projets pour sa fille. Ces deux histoires vont s’entrecroiser pour notre plus grand plaisir.

Avec de magnifiques décors dépaysants d’Alexandre Beliaev, nous suivons les aventures des protagonistes en partant d’une place du marché haute en couleurs, nous découvrons une superbe forêt des gitans et l’univers onirique des dryades. Les costumes d’Elena Rivkina sont à l’avenant de ces décors : chatoyants à souhait.

Tout le talent des danseurs de l’Opéra de Paris est mis en valeur dans ce ballet exigeant aux accents de comédie et de danses espagnoles, avec en tête de distribution Hannah O’Neill et Germain Louvet dans le couple d’amoureux ; puissance, grâce et virtuosité sont requises. Même si le premier acte laisse à penser qu’il manque encore quelque chose car tout ne semble pas aussi fluide que nous le voudrions dans ce ballet au long cours. Les deux étoiles sont excellentes (les fouettés de Kitri et les sauts de Basilio sont une merveille visuelle), mais elles ne semblent pas toujours être en phase, la suite sera bien plus en harmonie et nous serons emportés par ce marathon dansé où tout le corps de ballet est particulièrement sollicité et répond présent. Gamache, le promis éconduit, est joué par Léo de Busserolles, qui campe un personnage fort ridicule avec talent, comme une réponse en miroir aux âneries de Sancho Pança joué par Jérémie Devilder. Le père au sang chaud, Lorenzo, c’est Alexander Maryianowksi qui se fâche au quart de tour. Le Don Quichotte de Cyril Chokroun, vit dans un autre monde, à une autre époque mais ne manque pas de présence. Ces quatre là apportent la gaité et la légèreté.

Dans le second acte, nous tombons sous le charme de la reine des dryades Hohyun Kang dont la grâce et la douceur séduisent le public. Le Cupidon d’Inès Mcintosh est aussi remarquable. C’est une troupe en totale confiante qui entame le troisième acte pour se jeter corps et âmes dans les scènes de la taverne et du mariage. Germain Louvet amuse le public avec son faux suicide et s’en sort avec les honneurs dans sa série de sauts et d’arabesques. Hannah O’Neill est elle aussi rayonnante. Le final est flamboyant et la troupe semble prête à continuer de danser encore et encore.

Valérie Leah

Laisser un commentaire