HANNIBAL, mise en scène de Michael De Cock & Junior Mthombeni, au théâtre KVS à Bruxelles jusqu’au 14/09/24 et du 18/05/2025 au 21/05/2025 (*) Spectacle en plusieurs langues, surtitré. Avertissement pour les personnes sensibles, sur scène, du faux sang, musique forte et stroboscope.
Un mégacast multiculturel dans tous les sens du terme pour une représentation extraordinaire
Des artistes d’Afrique et d’Europe mêlent, dans ce spectacle fabuleux, violon, harpe, guitare, kora, et autres instruments acoustiques, des techniques contemporaines de vidéo et de projection, la peinture traditionnelle en direct, le chant, les jeux d’acteur et un chœur. Spectateurs, préparez-vous à être pris aux tripes !
Des guerres puniques et la naissance de l’Europe, nous sommes au IIIème Siècle av. J.-C. et à la fois, dans le monde d’aujourd’hui. Qui n’a pas eu écho de l’histoire de ce phénicien célèbre, général carthaginois, Hannibal Barkas (né en 247 av. J.-C. à Carthage, élevé durant une période de tensions dans le bassin méditerranéen avec une Rome qui s’impose en Occident) ? Hannibal ayant fait trembler Rome ! L’entreprise de son voyage périlleux et vertigineux avec ses troupes, traversant l’Espagne, la France et l’Italie avec comme but principal : ébranler l’empire romain ! Mêlant la divinité de l’intelligence, Mens, Fabius s’inspirera des stratagèmes d’Hannibal. Entre harcèlements, coups de main, embuscades et autres, pour se libérer d’Hannibal, les Romains transformèrent alors cette guerre en conflit mondial. L’Espagne, la Macédoine, et même l’Afrique où le général fut finalement vaincu par Scipion, son élève !
Les metteurs en scène Junior Mthombeni et Michael De Cock surprennent le public avec une version contemporaine extraordinaire en réunissant un « mégacast » aux talents indéniables et multiples, avec des producteurs de musique contemporaine pour « donner un tour à Dido et Aeneas du compositeur baroque Henry Purcell » (1688), réinterprété dans ce spectacle par des artistes et des musiciens classiques.
Innovant, bluffant, les spectateurs sont immédiatement emportés et accueillis par le rythme endiablé (deux DJ) des talents sur scène. Ils dansent au centre de la salle, entourés de quelques chaises et du public, assis ou debout, jusque dans les gradins des étages supérieurs. Les spectateurs sont invités à porter un masque blanc distribué avant le spectacle. Qui fera tomber le masque ?
Ensemble -entre danse contemporaine, opéra, slam et jeux d’acteur- les artistes vont raconter l’histoire d’Hannibal. Les guerres puniques deviennent une métaphore de celles d’aujourd’hui, ouvrant une « fenêtre sur le passé, le présent et l’avenir de l’Europe ». « Un monde terrifiant en constante évolution ».
Comme décor, l’idée des créateurs : « Les origines mythiques du conflit entre l’Europe et l’Afrique du Nord », avec, comme point de départ, l’opéra baroque Didon et Énée (1688) (histoire :1200 av J.C, après la fondation de Carthage et la chute de Troie. L’amour de Didon pour Énée et l’éventualité d’un mariage afin d’assurer paix et prospérité pour l’empire de Carthage. Drame où se mêlent Dieux, sorcières et la haine éternelle entre Rome et Carthage).
Dans la version 2024, De Cock et Mthombeni, imbrique les trois intrigues à travers l’histoire d’Hannibal, mettent en avant « l’idée que les barbares sont de nouveau à nos portes, avec la perspective d’une exploration de la confrontation entre l’ancien et le nouveau, d’une Europe hyper-diversifiée, une pression que subit la culture européenne traditionnelle » comme d’aucuns l’affirment.
« Un spectacle offert par de nombreuses personnes, à partir d’un seul battement de cœur », nous dise les créateurs et, croyez-moi, ce cœur va assurément faire battre le vôtre.
Avec le talentueux Moha Amazian dans le rôle de Hannibal Barkas, la mezzo-soprano Raphaële Green, la chanteuse Gala Dragot, la harpiste Jutta Troch, les acteurs Marios Bellas et Alix Konadu, le danseur Zach Swagga, l’artiste visuelle Elke Gijsemans, Justine Bourgeus (Tsar B), Abel Baeck (NO LABEL), la voix mélodieuse de Ibrahima Cissoko et son instrument la kora, et bien d’autres, trop nombreux pour tous les nommer, mais tous aussi extraordinaires les uns que les autres. Plusieurs artistes viennent du collectif SOCHA que Junior Mthombeni et Gerardo Salinas ont créé ensemble. Les artistes sont accompagnés par le Chœur Cassandra, le chœur amateur engagé de La Monnaie, dirigé par Laurence Renson.Et en prime, une belle surprise attend le public à l’issue du spectacle.
Anglais, Néerlandais, Espagnol, Arabe… autant de langues que vous entendrez dans ce spectacle : HANNIBAL, à voir et à revoir, au Théâtre KVS du 18 au 21 mai 2025 et partout où ils passeront en tournée, notamment à Barcelone ou au Sénégal pour ne citer que ces pays-là.
Finissons-en avec les guerres ! J’y vais et j’y retourne !
Julia Garlito Y Romo
(*) Attention, la représentation offre principalement des places debout. Le nombre de sièges est limité. en cas de besoin pour des raisons médicales, il est impératif d’arriver à KVS BOL au moins une demi-heure à l’avance.
Impossible de ne pas les citer : Dramaturgie GERARDO SALINAS | dramaturgie musicale | musical dramaturgy TOM SWAAK | avec VIANNEY ADRIAENS, KIREZI KALISA, DORA ALMELEH, MOHA AMAZIAN, PIERRE ANGANDA, ABEL BAECK, MIRKO BANOVIC, MARIOS BELLAS, JUSTINE BOURGEUS, IBRAHIMA CISSOKHO, GALA DRAGOT, RAPHAËLE GREEN, AMINA IDDRISU, TONIC MENDI JACOBS, TOM KESTENS, ALIX KONADU, AYMARÁ PAROLA, EMMA POSMAN, ZACH SWAGGA, BAHAR TEMIZ, JUTTA TROCH
Photos © Stef Stessel
LE BRUITDUOFF TRIBUNE 