« LA VEUVE RUSEE », UN GOLDONI OUBLIE AUX BOUFFES PARISIENS

La Veuve rusée – pièce de Carlo Goldoni (1748) – adaptation et mise en scène de Giancarlo Marinelli – Théâtre des Bouffes Parisiens, à partir du 10 septembre 2024.

« La veuve rusée », jouée pour la première fois à Venise en 1748, continue de faire rire et de surprendre. Peu jouée en France, elle raconte l’histoire de Rosaura, une jeune, belle et riche veuve vénitienne, rencontre quatre prétendants de nationalités différentes : Milord Runebif, l’anglais, Monsieur Le Blau, le français, Don Alvaro de Castille, l’espagnol et le comte Bosco Nero, l’italien. Chacun d’eux la courtise et lui envoie des cadeaux, par l’intermédiaire de l’espiègle Arlequin. Mais Rosaura est indécise. Aidée de sa dame de compagnie Marionnette, elle réfléchit à un stratagème pour faire son choix. Mais la surprise, comme l’amour – surtout à Venise – est toujours au coin de la rue…

Quelque part entre la commedia dell’arte et le théâtre classique, La Veuve rusée est une belle comédie en trois actes de Carlo Goldoni. La recherche du bonheur et trouver l’amour sont les maitres mots de l’intrigue. Rosaura veut être l’unique décisionnaire de ses choix pour son avenir sentimental, et même sa famille n’a pas à lui imposer ses volontés. (On entend son oncle en voix off, il s’agit de Jean Reno)

C’est une adaptation réussie de Giancarlo Marinelli qui signe également la mise en scène rythmée et fluide. Les costumes des ateliers vénitiens de Stefano Nicolao sont superbes. La musique habillement travaillée complète parfaitement ce tableau et des projections magnifiques nous transportent dans la Sérénissime du XVIII siècle.

Les comédiennes Caterina Murino et Sarah Biasini sont pleines de fantaisie et d’espièglerie, la présence magnétique Caterina Murino sur scène apporte un éclat particulier tandis que la pétulance de Sarah Biasini nous ravit.

Les comédiens sont très bons : les quatre prétendants (Vincent Deniard, Pierre Rochefort, Vincent Desagnat et Thierry Harcourt) jouent merveilleusement leurs personnages hauts en couleur tout comme Arlequin campé par Tom Leeb qui est drôlement irrésistible, il est d’ailleurs fort applaudi.

C’est un beau voyage qui est proposé aux Bouffes Parisiens.

Valérie Leah

Photo Béatrice Livet

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