
Y’A D’LA JOIE d’après Charles Trenet, Mise en scène Eric De Staercke (*) avec Greg Houben (Voix et trompette), Quentin Liégeois (Guitare), Cédric Raymond (Contrebasse) au théâtre LE PUBLIC Bruxelles jusqu’au 31/12/2024.
« Ni un concert, ni un tour de chant », que du bonheur ! Une « invitation à la réflexion et l’importance de la joie dans nos vies ».
On ne s’y attend pas, mais alors pas du tout ! C’est une véritable surprise joyeuse, rafraîchissante et terriblement entraînante. Les spectateurs sont accueillis par un Greg Houben dont la ressemblance avec Charles Trenet est bluffante. Mais c’est surtout la générosité, la douceur, la tendresse, l’humilité et la joie avec laquelle cet artiste surprenant capte l’attention, qui font, de ce spectacle, un véritable petit bijou. Dès les premiers instant le public est pris dans un tourbillon de rire et de bonne humeur. Houben va jouer et même chanter avec lui ! La complicité entre ce « sosie de Charles Trenet » (qui n’efface en rien la belle personnalité de Houben, que du contraire) et les deux autres musiciens sur scène, Cédric Raymond (à la contrebasse) et Quentin Liégeois (à la guitare), ajoute un plus réjouissant à ce spectacle mis en scène par l’excellent Eric De Staercke. Le décor de Pierre Legrand enveloppe agréablement l’atmosphère.
Charles Trenet, chanteur, poète fantaisiste, auteur-compositeur, acteur, écrivain et peintre français : « Le répertoire de Charles Trenet est d’une richesse étonnante, confie le metteur en scène, c’est à la fois une réflexion sur le sens de la vie bercée par une douce nostalgie emballée par le bonheur de s’émerveiller de chaque instant et de toute chose. La poésie de Trenet est universelle, intemporelle, inclusive et extravagante ». On ne peut qu’adhérer à cette réflexion tant les chansons de l’artiste français ont marqué plus d’une génération, des paroles entraînantes, mais pas seulement puisque l’amour, la tendresse, la joie, le bonheur, la poésie, le beau et plus encore, font partie intégrante des couplets.
Greg Houben se dit chanceux d’être le fils d’un saxophoniste de jazz et d’une programmatrice de théâtre. L’amour de la scène devient une évidence dès sa plus jeune enfance ! Devenu trompettiste, chanteur et comédien, on parcourrait bien toutes les scènes pour en découvrir encore plus. On lui fait souvent remarquer sa ressemblance avec Trenet : « une histoire de bouclette sans doute » confie-t-il avec humour, alors c’est tout naturellement qu’il commence à se » renseigner davantage sur l’œuvre et l’histoire » de l’artiste français avec lequel il se trouve plus d’un point commun, dont celui de l’amour de la nature. Mais si il y a quelqu’un qui a « marqué son enfance et qui s’inscrit dans la ligne du temps » c’est bien Eric De Staercke qui fut, d’ailleurs, son professeur aux « Ados de l’impro ». Une complicité qui se voit sans aucun doute sur scène et ailleurs, joie et connivence oblige !
Le saviez-vous ? Ce spectacle part « d’une plaisanterie il y a une vingtaine d’années » ! Gregory Houben et Eric De Staercke partagent alors la scène aux Halles de Schaarbeek pour une présentation d’un festival de cirque. La joie du musicien et sa façon généreuse de jouer, inspire le metteur en scène qui lui lance cette phrase « tu devrais chanter du Charles Trenet » ! Ils en rient et cela devient un… « gag » ! Quand Eric croise Greg sur un plateau, le premier lui demande « Et alors, ce spectacle sur Trenet ? Où en est-il ? » et le musicien de répondre « J’attends ta mise en scène » ! Il y a deux ans, ils se plongent (enfin) dans l’œuvre du « fou chantant » : « nous avons découvert des trésors » confie Eric De Staercke, et le gag devient réalité ! On ne peut que se réjouir de cette idée fabuleuse. Le public est ravi, heureux, et il chante soir et matin !
En ces temps troublés où l’optimisme peine à se faire une place, rien de tel qu’une soirée qui marque les esprits !
Un répertoire à la Trenet, certes, mais Eric De Staercke et Greg Houben y ajoutent leur touche personnelle avec un certain humour, de subtilité et beaucoup de douceur, un cocktail très savoureux. Entre performances artistiques, musique entraînante et un jeu théâtral émouvant, préparez-vous car, les chansons passent en boucle dans nos têtes bien après le spectacle, et la bonne humeur contagieuse ne nous quitte plus ! : « Lorsque mon cœur fait boum ; Je chante ; La mer ; Douce France ; … », spectateurs allez chanter au théâtre Le Public jusqu’au 31 décembre 2024:
Y’A D’LA JOIE, j’y vais, j’y retourne et j’en parle autour de moi !
Julia Garlito Y Romo
(*) Assistante à la mise en scène : Cécile Delberghe ; lumière : Nicolas Thill ; création son : Benoît De Visscher ; décor : Pierre Legrand ; régie : Dorian Franken-Roche ; Costumes : Raphaëlle Debattice
Photo Gaël Maleux