LADY AGATHA, de Cristos Mitropoulos & Ali Bougheraba, mise en scène de Fabrice Gardin, au Théâtre Royal des Galeries à Bruxelles, jusqu’au 12 janvier 2025.
Agatha Christie : Une aventurière à l’imagination débordante.
Si Hercule Poirot et Miss Marple ne vous sont pas inconnus, en est-il de même en ce qui concerne la vie de l’auteure Agatha Christie ? Oui ? Non ? Quel que soit votre intérêt pour les intrigues passionnantes de cette Anglaise aux mille aventures, ou votre connaissance sur son parcours extraordinaire, « Lady Agatha » est certainement un passage obligé pour les amateurs de la célèbre romancière. Une histoire hors du commun, mise en lumière par les auteurs Ali Bougheraba et Cristos Mitropoulos. C’est d’ailleurs à Paris que Fabrice Gardin, le metteur en scène, découvre cette pièce. Plus habitué à travailler sur des spectacles après lecture des livres qui lui plaisent, il est, cette fois-ci, embarqué par celui qu’il découvre sur les planches à Paris. Gardin se dit « ébloui par la vie tumultueuse de la reine du crime » et décide de s’atteler à la mise en scène de « Lady Agatha » pour le Théâtre Royal des Galeries. Après « l’Orient Express » l’année dernière, Fabrice Gardin partage avec le public l’histoire de l’auteure anglaise.
« Il ne faut jamais refuser l’aventure quand elle se présente». (Agatha Christie)
Le pitch : 1940, Londres est bombardée par les nazis. Agatha Christie est chez elle. Faisant fi des bombes, elle décide d’écrire ses mémoires. C’est alors que les spectateurs vont traverser l’histoire personnelle d’Agatha Miller en « assistant » à sa naissance, en 1890, et en la suivant jusqu’à sa mort en 1976. C’est une enfant très vive d’esprit, qui, très tôt, s’intéresse à l’écriture. C’est d’ailleurs de manière autodidacte qu’elle apprend à lire et à écrire. En 1914, alors que la Ière Guerre Mondiale fait rage, elle épouse Archibald Christie, malgré la réticence de sa mère. Une mère raffinée qui, en dépit d’une éducation stricte aux valeurs victoriennes, l’encourage cependant très vite à l’écriture, à assumer ses choix et ses valeurs. Christie! C’est avec ce nom qu’elle publie son premier roman « La Mystérieuse Affaire de Styles », en 1920. Le futur héros légendaire, Hercule Poirot entre en scène suivi de plus tard par Miss Marple ! Aventurière dans l’âme, elle voyage partout dans le monde. Elle prend d’ailleurs sa vie en main, dans tous les sens. Elle divorce d’Archibald en 1928 pour se remarier en 1930 avec l’archéologue Max Mallowan, qu’elle accompagne dans toutes ses expéditions. Voyages qui lui inspirent de nombreux romans. Elle écrit trois livres par an au cours de la seconde Guerre mondiale. Son existence est parsemée d’expériences incroyables, elle est tour à tour infirmière bénévole (durant la guerre), pharmacienne (elle y découvre les poisons), archéologue, et devient une des premières femmes à monter dans un avion et à faire du… surf !
Quel est le pari qu’Agatha passe avec sa sœur ? Que pense la Reine d’Angleterre de la célèbre romancière ? Quelles autres surprises nous réserve cette grande Dame ? Quels sont ses autres multiples talents ? Comment trouve-t-elle l’inspiration pour la trame de ses romans, et surtout, quelles sont ses influences pour créer les personnages ? Pour en découvrir plus, le mieux est de se rendre au Théâtre Royal des Galeries où le spectacle se déroule jusqu’au 12 janvier 2025 !
Instructif, amusant et original
Bien qu’il se soit inspiré de la pièce montée à Paris, Fabrice Gardin y ajoute une touche bien à lui, et le public aime. « Conçu comme un grand livre » le spectacle raconte l’histoire d’Agatha Christie : « Femme libérée qui trace sa destinée avec élégance et détermination » souligne le metteur scène. Sur scène, six comédiens dont le génial Arnaud Van Parys, jonglant entre les différents personnages qu’il interprète, drôle, amusant, il ne passe pas inaperçu. Tout comme David Leclercq (plusieurs personnages) et le reste de la troupe. La complicité sur scène est évidente et contribue au succès de la pièce. La belle énergie de Laure Godisiabois dans le rôle de l’héroïne, ajoute une touche de joie au récit de la destinée trépidante de la célèbre romancière.
Conçu comme un grand livre, oui, ou plutôt comme une bande dessinée, avec les décors qui accompagnent. Le rôle de la grand-mère d’Agatha est un peu moqué ici, l’ensemble est présenté entre gags et récit. Un mélange intéressant et surprenant. Le ressenti est mitigé pour certains. La majorité des spectateurs ont adoré, ovation oblige !
Spéciale mention pour les décors, la création lumières, les costumes, la scénographie, les vidéos, … toute l’équipe en somme, dont sait si bien s’entourer Fabrice Gardin. Sur scène « un désordre organisé ». Des images où les différents lieux et paysages défilent au fur et à mesure des voyages d’Agatha. Ce sont les comédiens qui créent les différents espaces à l’aide d’éléments de mobiliers et d’échafaudages (entre autres). C’est ainsi que l’on retrouve l’illustre romancière pour son premier vol en avion, au volant de sa nouvelle voiture, en mer, sur un paquebot en route vers l’Orient, dans un train ou un tram, absolument bluffant.
Longue ovation du public pour : « LADY AGATHA », un succès à découvrir en ces périodes de fêtes, au magnifique et mythique Théâtre Royal des Galeries, dirigé par David Michels. Situé dans les Galeries Saint-Hubert, en plein cœur de Bruxelles, proche de la légendaire Grand-Place.
Julia Garlito Y Romo
Avec Laure Godisiabois, Laura Fautré, Sandra Raco, David Leclercq, Robin Van Dyck et Arnaud Van Parys
Photo Isabelle de Beir
LE BRUITDUOFF TRIBUNE 