
« La Belle au Bois dormant » – Ballet créé par Rudolf Noureev en 1966 – Musique de Tachaïkovski – Chorégraphie Marius Petitpa – Direction musicale Vello Pähn – Opéra Bastille, du 08 mars au 14 juillet 2025.
De la belle ouvrage…
Absent de plus d’une dizaine d’année de l’Opéra National de Paris, le ballet la Belle au bois dormant, chorégraphié par Rudolf Noureev, revient à l’Opéra Bastille. Présenté pour la première fois en 1966, le ballet revient avec la superbe musique de Tchaïkovski.
Nous sommes donc dans la relecture du célèbre conte de Charles Perrault où la fée Carabosse maudit la princesse Aurore le jour de son baptême. Heureusement que la fée des Lilas pourra modifier la malédiction de Carabosse. Elle sera condamnée à dormir 100 ans tout comme son entourage et seul le baiser d’un prince pourra la réveiller ainsi que le reste du château.
C’est une Belle au bois dormant magnifique qui nous est proposé : les décors somptueux (chapiteaux, statues, colonnes…) d’Ezio Frigerio et les costumes dignes de grands couturiers de Franca Squarciapino (tutus éblouissants, costumes dorés mais pas agressifs) ont les premiers éléments qui nous éblouissent dès le lever du rideau et il va en être de même à chaque acte. Le plateau est flamboyant ! Ajoutez à cela la musique sublime de Tchaïkovski reprise avec éclat par l’Orchestre National de l’Opéra, mené par la baguette experte de Vello Pähn. Dernier ingrédient, et non des moindres, les protagonistes de ce conte.
Deux jeunes étoiles sont en tête de distribution : Bleuenn Battistoni (nommée il y a un an) est la princesse Aurore et Guillaume Diop (nommé en 2023) est le prince Désiré.
On suit l’histoire comme dans un rêve, tout vient à point qui sait attendre : la malédiction, le drame, le prince solitaire, le réveil de la princesse.
La fine princesse donne une impression de légèreté et de douceur harmonieuse, sa technicité ne failli pas et son air mutin finit de nous conquérir. Le prince nous fait chavirer dans le second acte pendant son long solo où sa concentration est extrême et pourtant il n’a pas l’air d’être sous contrainte. Il joue tout simplement son personnage mélancolique avec une virtuosité d’étoile. Néanmoins quand les deux dansent ensemble, on s’attendrait à plus de connivence.
Elles n’ont nul besoin de danser pour briller sur le plateau de Bastille : la fée Carabosse ( Katherine Higgins) et la fée des Lilas ( Fanny Gorse) s’imposent par leur gestuelle expressive à souhait. Il faut aussi signaler lors du troisième acte, les insertions d’autres contes dans le conte : les pas de deux du Chat botté et de la chatte blanche (Eléonore Guérineau et Isaac Lopes Gomes) ainsi que celui de l’Oiseau bleu (Elizabeth Partington et Chung -Wing Lam).
Le public ovationne la troupe et les solistes avec ferveur. Dans le public, il y a des enfants qui sont totalement ravis et qui rêveront sans doute de devenir danseur de ballet.
Valérie Leah
Photo Sébastien Mathe