« DOLORES », DE LA GRÂCE DU FLAMENCO AUX CAMPS DE LA MORT

Dolores – Ecrit par Yann Guillon et Stéphane Laporte – Mise en scène de Virginie Lemoine – Au théâtre Actuel La Bruyère, Paris, jusqu’au 31 décembre 2025.

Sylvin Rubinstein, danseur de flamenco depuis son enfance, pleure sa sœur jumelle, déportée et tuée dans les camps de la mort des allemands. Il rejoint la résistance et se travestit en femme pour tuer des nazis. C’est une histoire vraie dont se sont emparés Yann Guillon et Stéphane Laporte pour la porter sur scène et c’est vraiment réussi.

Tout commence par un vieil homme tremblotant (Olivier Sitruk méconnaissable) accoudé dans un bar qui se penche sur sa vie et la raconte à un barman blasé. Il plonge dans son passé puis bondit de son tabouret pour redevenir un jeune homme fringant et nous voilà à Varsovie dans les années 30. La transformation est spectaculaire et nous sommes embarqués et captivés par la narration limpide de cette histoire. La mise en scène tout en finesse de Virginie Lemoine propose des allers retours continus entre le présent et le passé sans que jamais le spectateur ne se sente perdu. Cette pièce à l’histoire on ne peut plus sombre propose aussi des ambiances festives avec les lumières de Medhi Izza et grâce à un équilibre plaisant entre l’action et la danse flamenca.

Quant aux comédiens, danseurs et chanteurs, ils sont tous parfaits, portés par l’énergie du groupe, ils évoluent selon leurs rôles avec talent. Mention particulière pour Olivier Sitruk vraiment impressionnant et son implacable mentor résistant François Feroleto qui forment un duo particulièrement redoutable auquel le public s’attache rapidement. La musique et la danse tiennent elles aussi leur rôle avec naturel.

Une soirée qui demeure fort plaisante alors que le sujet est sombre.

Valérie Leah

Distribution : avec Olivier Sitruk, François Feroleto, Joséphine Thoby, Sharon Sultan, Ruben Molina, Cristo Cortes et Dani Barba.

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