L’IMAGE DU JOUR : SHIRIN NESHAT « RAPTURE », OU LE GANT DE FER DES RELIGIONS

L’IMAGE DU JOUR. SHIRIN NESHAT, « RAPTURE », Photographie argentique, 1999 – copyright the artist

On a goûté récemment au puissant « Aïda », l’opéra de Verdi somptueusement mis en scène par l’artiste iranienne sur le plateau de l’Opéra Bastille (voir notre article*).

Mais Shirin Neshat est aussi photographe et vidéaste, son oeuvre est exposée dans les plus grands musées et les plus prestigieuses galeries dans le monde entier. Née en 1957 en Iran, Shirin Neshat possède désormais la nationalité américaine. Elle vit et travaille à New York.

La photographie que nous avons mise en exergue s’intitule « rapture ». Elle fait partie d’une série éponyme de l’artiste, datée de 1999. Le titre lui-même est éloquent. Il montre des femmes iraniennes à la baignade, au bord de la mer ou d’un lac, sévèrement emprises dans leur burka… On est loin des baigneuses d’un Renoir ou d’un Manet, un siècle avant… Mais depuis 20 ans hélas, la situation des femmes dans ce pays n’a guère évolué. Ou plutôt disons qu’elles ont commencé à se rebeller et prendre l’ascendant sur leurs tortionnaires : c’est en bonne voie, mais il reste beaucoup à faire…

Voici l’Iran du 21e siècle. Voici ce qu’endurent les femmes dans ce pays, mais ailleurs aussi, à Kaboul -où celles-ci n’ont même pas droit à être éduquées- comme partout dans toutes les nations qui on fait de la religion le fer de lance de leur discours nationaliste, qu’elles soient chrétiennes, musulmanes, juives.

A l’heure où toutes les théocraties signent au nom d’un « dieu » imaginaire, l’assassinat, la répression, l’embastillement sans limite des « mécréants », les femmes d’abord, bien sûr, mais aussi de tous les « sachants », étudiants ou professeurs, journalistes, artistes et intellectuels en général, bref de toutes celles et tous ceux qui pensent différemment et veulent simplement vivre sans tabous ni interdits, en liberté, il est important que les artistes se lèvent, qu’ils et elles soient photographes, comme Shirin Neshat, ou écrivains, artistes visuels, cinéastes, danseurs, comédiens, musiciens…

Ces nouvelles théocraties, sanguinaires et destructrices, on les connaît, elles prolifèrent comme la sanie dans les cadavres qu’elles sèment : Iran bien sûr, Afghanistan, Pays du Golfe, Israël, Maghreb, Turquie, mais également des soi-disant « ONG » comme « Chrétiens d’Orient », soutenue par le Front National (pardon le RN) et par le groupe de presse Bolloré, ou encore par Christian Estrosi, maire de Nice, ainsi que par tous les Poutine, Orban, Meloni et autres grands démocrates « chrétiens »… et tant d’autres théocrates de tout poil qui ont mis comme moteur au centre de leurs états la religion, en lieu et place de la démocratie et du souci de leurs peuples.

Bref, le poison du fanatisme religieux est en marche, comme jamais : guerres, génocides, déportations, viols, féminicides et autres horreurs au nom de « dieu », tous leurs zélateurs conspirent autour d’une mise au pas des peuples et des libertés, et d’abord des femmes, objets de toutes les haines et exactions à leur endroit. Toutes les religions dérivent gravement et ça s’accélère : Chrétiens d’Orient, Juifs de Palestine, Musulmans du Golfe et du Maghreb, Bouddhistes de Birmanie…

Nous, athées convaincus, « Mécréants », « Goys », « Kafir », « Infidèles » – représentons tout de même 18% de la population dans le monde (plus de 65% en France, pays qui a su couper les têtes des curés -et des rois).

Nous athées, « infidèles », fièrement « mécréants », ne pouvons plus supporter les diktats des ayatollahs, des imams, des rabbins, des curés, popes et autres bonzes qui ont pris le pouvoir et voudraient dicter sa conduite à la majorité de la population. Marre de ces fascistes qui tuent, massacrent, violent, excisent, déportent, emprisonnent en masse au nom d’un « dieu » soi-disant bienveillant pour l’humanité. Un jour, les athées aussi vont se réveiller, et gare à tous ces fanatiques : il se peut bien qu’on ait envie de leur couper les c…

Marc Roudier

https://lebruitduofftribune.fr/2025/10/14/aida-une-version-puissante-et-intime-de-shirin-neshat/