« LA CORDE », UNE ADAPTATION REUSSIE DU CHEF-D’OEUVRE D’HITCHCOCK

La Corde – D’après le texte de Patrick Hamilton – Mise en scène Guy Pierre Couleau – Adapté par Lilou Fogli et Julien Lambroschini – Au Studio Marigny, jusqu’au 9 novembre 2025

La Corde (The Rope) était une pièce de théâtre écrite par Patrick Hamilton en 1928 avant de devenir un film d’Alfred Hitchcock.

C’est une version adaptée par Lilou Fogli et Julien Lambroschini qui se joue au Studio Marigny. Ce huis clos est mis en scène par Guy-Pierre Couleau avec talent pour restituer l’ambiance particulière de ce diner parisien.

Avant le diner, Louis (Audran Cattin) et Gabriel (Thomas Ribière), son compagnon, ont invité Antoine (Martin Kaarmann qui jouera aussi le serrurier), un camarade qui à fait ses études avec eux, et l’assassinent en l’étranglant avec une corde. Pourquoi ? Juste pour réaliser un crime parfait car tellement surs de leur supériorité et sentir le frisson du danger lors du diner car ils cachent le corps dans un coffre qui servira de buffet pour leur cocktail dinatoire. Puis ils reçoivent à diner, la mère de Louis (Myriam Boyer) qui adule son fils, la fiancé d’Antoine (Lucie Boujenah) inquiète à souhait de ne point voir Antoine arriver, leur voisin serrurier et un de leur ancien professeur Monsieur Cadell (Grégori Derangère) qui a fait la guerre et sait ce que ça fait de tuer un autre.

L’arrivée progressive des invités fait monter la tension avec cependant de petites touches d’humour notamment par l’ajout du voisin serrurier (qui n’est pas dans le film) dont les interventions sont très drôles . Le suspens devient intenable (vont ils découvrir qu’Antoine est dans le coffre ?) dans le jeu de manipulation qu’a lancé Louis, avec la complicité timorée de Gabriel. La mise en scène sert parfaitement ce schéma. L’histoire permet de semer des indices qui vont éveiller la curiosité puis la méfiance du professeur Cadell qui semble être le digne héritier de James Stewart tant son rôle est crédible quand il pose des questions à ses deux anciens étudiants. Il n’a jamais été dupe et comprend que l’invitation qu’il a reçue cache quelque chose.

Une adaptation réussie, l’atmosphère est de plus en plus tendue, cette pièce explore la fascination du mal et les limites de la morale.

Valérie Leah

Photo Théâtre Marigny Paris – Ci-dessus : Le film d’Alfred Hitchcock de 1948

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