« L’origine du monde (46×55) » – Conception, écriture et interprétation : Nicolas Heredia – Cie La vaste entreprise – Théâtre de Châtillon, le 25 novembre, dans le cadre d’OVNI Festival de l’inclassable.
Un jour, passant devant une brocante, parmi divers objets hétéroclites tels qu’une coque de protection pour téléphone (antédiluvien) ou des cadrans d’horloges, entre divers autres objets aussi, se trouvait une reproduction d’une toile de Gustave Courbet : « l’Origine du monde ».
Nicolas Heredia a l’intuition, fulgurante, celle qui vous fait immédiatement vous poser la question encore un peu trouble, qu’il vient de trouver quelque chose -qui correspond à l’idée que la « cause » produit l’effet-. Il voit un objet : une toile, « L’Origine du monde » de Gustave Courbet. Il voit cet objet provoquer un désir, le désir engendrera une action, et l’action déterminera un changement prévisible dans son mode de réflexion.
Les hasards du réel. Tels sont les enchaînements auxquels nous allons irrésistiblement être soumis.
L’effet de dominos va s’enchaîner en une suite de déductions plus ou moins logiques, même fantaisistes, avec associations d’idées, liant, entre eux, une suite d’événements tous plus irrésistibles les uns que les autres, d’empilement précaire de questions pragmatiques, ou philosophiques, ou économiques, ou poétiques, sur la valeur potentielle des choses. Le tout dans un récit émotionnel contenu, drôle, désopilant, hilarant.
Nicolas Heredia, étonnant hâbleur.
Vous serez conquis par cet emballement convivial, inénarrable, dont l’auteur lui même dit que nous sommes conviés entre le héros et la réunion Tupperware.
Nicolas Heredia offre une ébouriffante histoire, une belle séquence de spectacle, en artiste convaincant du théâtre et des arts performatifs.
André Michel Pouly
Photo La vaste entreprise
LE BRUITDUOFF TRIBUNE 